1 Mai 2021
FRANCE •
Entouré par la famille Sorry I’m Late Records qui réunit la scène internationale genevoise, le lyonnais Bdance donne une suite à Love Hides All Faults avec un second album : Regrets.
Compositeur multi-instrumentiste, Bdance a d’abord baigné dans le rock avant de se lancer dans la production électronique à travers le hip hop. De la soul à la techno, en passant par le jazz et le R’n’B, sa mosaïque musicale est en expansion perpétuelle. Ses compositions mêlent le grain des samples et la chaleur organique de ses partitions acoustiques (jouées à la guitare, la basse ou au clavier) à des sonorités synthétiques. Un savant mélange des genres dont l’intensité varie au fil de l’écoute. Frénésie, passion, culpabilité et volupté s’entremêlent à travers quatorze titres guidés par la mélodie et la transmission d’émotions fortes.
S’ouvrant sur un hip hop percutant, l’album commence par revisiter les grandes heures du boom bap new-yorkais avec “Blasting” , avant de nous plonger dans une trap énergique marquée par une délicieuse guitare japonaise. Dessus, les anglo-serbes Audiofeen crachent leurs flows incisifs et imparables. Dans le même esprit, marié à la voix suave de Kamauumeetsworld, “Juice” développe un univers plus onirique. Appuyé par un refrain qui charmerait Kid Cudi et une envolée de guitares rock galvanisante.
A côté de ces nouvelles collaborations, Bdance retrouve ses compagnons genevois du groupe COTI : La force tranquille d’Evita Koné, qui allie puissance et finesse avec sa voix charismatique, s’invite sur “Bad Apple”. Un banger androgyne qui alterne entre la douceur du piano et la brutalité de la bass music. Imagine et Dr. Koul, ont également un solo chacun. Le premier atteint le point de rupture sur “Breaking Point” et son enivrante ligne de violon japonisante, quand le second évoque la dépendance à l’alcool avec “Drink”. Habillé par de charmantes voix pitchées, le morceau s’achève avec celle de Bdance.
Chef d’orchestre accompli, Bdance possède également une grande force d’interprétation avec un style inimitable à l’accent grunge. En témoigne “Mistake” et sa fusion, à la fois sombre et sensuelle, entre le groove du hip hop, la noirceur de la techno et l’intensité du rock. De la même manière, il nous offre une magnifique ballade sur le très soul “Another Round”.
Filant le thème de l’amour, comme sur son premier album, Love Hides All Faults, Bdance interroge ici notre rapport à l’autre à travers les thèmes de l’introspection ou de l’addiction. Regrets immortalise tous ces rendez-vous manqués avec ses crush et les sublime à travers une mélancolie réconfortante. A l’image de l’électro progressive et fantasmagorique qui synthétise toutes les émotions du projet : “Colors”. L’ultime titre de cet album qui s’écoute comme une ode aux erreurs et élève les ratés au rang de héros.
DIFFUSION 01/05/2021