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24 Avril 2025
FRANCE
Tragédie en 1 acte, 13 scènes et 1 épilogue
Le pitch :
« À une époque, qui est celle de tous les temps, deux royaumes se disputent le contrôle de l’eau.
Brunnéïs a fait enlever Iléa, la fille du Roi Claudius, son rival pour mettre fin à des exactions commises sur son territoire ».
Une tragédie sur commande, des connaissances déjà acquises sur le sujet, un fil qui se déroule à partir d'un fait (l'assassinat d'un père), un sujet d'actualité : tous les ingrédients sont ici réunis pour une création théâtrale alliant 2 genres susceptibles de sembler opposés : tragédie antique et théâtre contemporain.
En fait il n'en est rien. À la bière d'épeautre et au vin associés à Dionysos et à la tragédie grecque antique, s'ajoute aujourd'hui l'eau, symbole d'une tragédie contemporaine du nom d'Iléa. Et le tout s'associe fort bien.
Ne cherchez pas de lien avec un personnage fictif ou ayant existé : il n'y en a pas. Iléa est née de l'esprit de Stéphane Roux qui, avec cette création, perpétue ce genre théâtral qui a su conquérir son public, depuis Eschyle, Sophocle et Euripide, en passant par Sénèque, Shakespeare et le théâtre Élisabéthain, Corneille, Molière, Boileau, Racine.
Avec Iléa, Stéphane Roux (ré)invente un mythe, s'empare du genre avec créativité, en reprenant la plupart des éléments et constructions du style, tels ceux utilisés dans Le Cid (Corneille / dilemme cornélien) et Antigone (Sophocle et Jean Anouilh / plaidoyer contre la tyrannie).
Il utilise avec maestria les spécificités et le mode de fonctionnement de la tragédie antique et classique. Le chœur traditionnel qui officiait entre 2 scènes est remplacé par des voies off qui marquent le temps qui passe sur 7 jours.
L'auteur/metteur en scène reste aussi fidèle au genre en faisant interpréter plusieurs rôles tour à tour, sans en prioriser un, par le comédien (lui-même / 2 rôles) et la comédienne (Manuelle Molinas / 3 rôles). Pas de protagoniste ni de deutéragoniste donc dans Iléa, ni même de décor, de masques et de costumes ostentatoires.
La pièce séduit par cette dimension mi-contemporaine mi-antique qui met à l'honneur ce qui est le plus indispensable aux vivants sur la planète terre : l'eau de la vie ! Un sujet civique, environnemental et géopolitique nouveau pour une tragédie, genre qui traitait habituellement d'un mythe, un exploit, un destin, exceptionnellement un drame historique.
Les ressorts de l'action sont là, excitent nos réactions et émotions. En pleine catharsis, on s'effraie, on craint, on hait avec Claudius ; on s'attendrit, on compatit, on aime avec Iléa et Brunneis ; on évalue et on juge les positions et les actions de Maria et d'Anna. En un mot on vit, intensément, et on partage, le destin d'Iléa, jusqu'au final.
Aristote - Poétique
« La tragédie est l'imitation d'une action noble, conduite jusqu'à sa fin et ayant une certaine étendue, en un langage relevé d'assaisonnements dont chaque espèce est utilisée séparément selon les parties de l'œuvre ; c'est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen d'une narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. "
Iléa sera jouée les 19 et 20 juin 2025 au Bouffon Théâtre, 26-28 rue de Meaux, 75019 Paris. Tél 01 42 38 35 53.
Bouffon Théâtre ○ 26-28, rue de Meaux ○ 75019 PARIS