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29 Avril 2020
Sur l’autoroute entre la Bretagne et le Sud-Ouest, un panneau indique Terre-Neuve. Il signale un château Renaissance du XVIe siècle que Ludovic Bousquet n’a jamais eu l’intention de visiter (d’après les photos il a tort). Mais à chaque fois qu’il traçait la route entre la capitale bretonne et celle de l’Aquitaine, ce nom aux couleurs de nouveaux horizons s’imposait un peu plus pour son projet solo.
Terre-Neuve n’est pas exactement la première aventure de Ludovic : Marco Lipz (pop), Digicay (electro), Nag Nag Nag (post-punk), Expø (folk-pop) : « J’ai toujours été infidèle musicalement, sourit-il sous sa fine moustache. Chaque année, mes cinq disques préférés de tous les temps changent, à part le Harvest de Neil Young . Actuellement, c’est plutôt des albums obscurs des années 1960-1970.»
Terre-Neuve marque avant tout sa première incursion entièrement en français. « Un des auteurs de Fishbach m’a proposé des textes en français. Je n’ai pas pris les textes, mais ça a décoincé ma propre écriture. » Dans le domaine, il avait quelques boussoles : Bashung, quelques albums de Benjamin Biolay, Murat, Dominique A, Orelsan qui lui « a donné le courage d’écrire sans fausse pudeur ». Et, peut-être encore plus évident d’un point de vue extérieur, Etienne Daho et Alain Chamfort avec qui il partage parfois quelques intonations vocales et tournures mélodiques.
« J’adore cette musique qui parait être de la variété, mais n’en est pas. J’ai toujours été un popeux, un fan de la mélodie plutôt que du riff. Mélodiquement, ce que je fais n’est pas radicalement différent de mes autres projets, mais ce n’est pas habillé de la même façon. La voix et les paroles sont beaucoup plus exposés. »
Cette approche l’a poussé à achever une mutation vocale déjà entamée avec Expø. Ne jamais forcer la voix mais bien l’installer sur la mélodie, pour mieux « raconter des choses ». Son chant y a gagné en basses et en assurance tranquille.
Raconter. L’océan, le temps, l’amour et la nostalgie de l’amour, la fin de l’été, la solitude ou la sensualité avec vue sur mer. « Je mixe des choses vécues, parfois il y a très longtemps, et du fantasme. Je suis assez souvent inspiré par des films dont je ré-imagine la fin »
Une seule chanson, Et après, serait à 100 % biographique. Il y dit la mort de son père, quand il était gamin, un traumatisme initial qui flèche un parcours « Mon père est décédé accidentellement quand j’avais six ans. J’ai compris très vite le coté éphémère de la vie. Je n’ai pas aimé être enfant, et je n’ai pas envie d’être vieux. A 30 ans, j’ai considéré que j’étais en sursis. Bien sûr, ça conditionne la façon dont j’écris. Je n’aime pas le passé et le futur ne m’intéresse pas tant que ça. J’aime le présent, ce qui m’a sans doute permis de toujours avancer sans me poser trop de questions. »
Les premières chansons de Terre-Neuve ont été écrites en hiver dans le petit village landais d’Azur. Le titre de l’album vient évidemment de ce lieu devenu un havre familial et un rendez-vous des copains.
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