22 Mai 2022
FRANCE •
Le tromboniste Nils Wogram aborde chaque nouveau projet comme s’il était son tout premier. Le tromboniste a déjà fait le tour de tout ce dont un musicien de jazz peut rêver avec des groupes comme Root 70, Nostalgia ou le Vertigo Trombone Quartet, ainsi qu’aux côtés d’Aki Takase, Simon Nabatov, Bojan Z, Michel Portal et bien d’autres, mais Nils Wogram ne peut s’empêcher de céder à son insatiable curiosité artistique et à son envie de savoir ce que le destin lui réserve encore, indépendamment de tout ce qu’il a déjà accompli.
C’est ainsi que dans Muse, tout est totalement différent de ce à quoi Nils Wogram et son entourage nous ont habitués. La seule constante reste Hayden Chisholm, un musicien qui partage sans réserve les obsessions du tromboniste depuis des décennies. Il lui apporte toujours son soutien, non seulement musicalement, mais aussi et surtout sur le plan humain. Wogram a déjà joué avec la Berlinoise Kathrin Pechlof et le Sud-Africain Gareth Lubbe dans différents projets, mais une réunion d’artistes telle que celle de Muse n’a jamais existé auparavant et n’a probablement pas d’équivalent dans l’histoire de la musique en général. Cette formation absolument inédite est d’autant plus motivante pour le tromboniste visionnaire. En effet, ce dernier ne cherche jamais pour le seul plaisir de chercher. Son objectif est de « trouver », de rendre l’impossible possible et de donner à entendre l’inouï, sans aucun compromis.
La musique de Nils Wogram se caractérise depuis toujours par sa grande sensualité. La permanence de la forme est pour beaucoup dans l’impression de musique de chambre qui se dégage de cette constellation. Les sonorités chaudes rappellent parfois les teintes des portraits figés en natures mortes du peintre Amedeo Modigliani. Pour rester dans l’image, les compositions de l’album peuvent être visualisées non pas comme le mouvement d’une feuille emportée par un coup de vent, mais plutôt comme un objet immobile (un simple vase par exemple) qui, une fois touché par la lumière, sublime le décor qui l’entoure.
« Il y a aussi des passages improvisés sur “ Muse ”, précise Wogram, “ mais ils sont beaucoup moins influencés par le jazz, ce qui tient bien sûr fortement aux protagonistes. En composant, je savais déjà avec qui j’allais interpréter la musique et je connaissais leurs forces. J’ai harmonisé cela avec mes idées musicales. Seul l’avenir nous dira dans quelle mesure ces formes musicales sont définitives ou si elles vont évoluer. Je n’en ai aucune idée pour le moment.
“ Ma priorité était de permettre à cette musique calme et sensuelle de s’exprimer, sans me demander d’emblée si cela fonctionnerait sous la forme d’un CD ou en concert ”, explique Wogram. “ C’est une esthétique qui me plaît. Cependant, cela ne peut fonctionner que si je la mets en œuvre de manière cohérente. Pour moi, la cohérence est directement liée à la clarté. Une musique puissante libère toujours des émotions fortes".
Les différents sons s’interpénètrent avec une telle transparence qu’il n’est pas toujours possible de dire avec précision s’il s’agit d’une harpe ou d’un alto ni où commencent les multiphoniques du trombone, ou encore où se termine le chant diphonique de Lubbe. Le saxophone de Chisholm traverse ces jeux de lumière sonores comme un esprit qui fait continuellement le lien entre physicalité et pressentiment. La harpe – un instrument à la sonorité discrète et au niveau duquel toutes les autres sources sonores doivent ou peuvent s’engager – fournit le timbre.
Pour la première fois dans la longue histoire de sa musique, Wogram a enregistré un album en position assise afin que tous les musiciens soient au même niveau pour répondre aux exigences de la harpe. Kathrin Pechlof absorbe, quant à elle, les apports du trombone, du saxophone, de l’alto et de la voix dans ses mille et une cordes. Cette harmonie presque féérique n’est pas le point de départ du jeu commun, mais bien son résultat. De cette façon, il est assez facile, même pour une personne extérieure, d’entendre les quatre participants s’écouter mutuellement.
Dans la mythologie antique, la muse est un personnage qui incarne le principe divin de la création et le transmet aux hommes. On ne compte plus les récits à propos de grands artistes et de leurs muses. Nils Wogram, Kathrin Pechlof, Hayden Chisholm et Gareth Lubbe n’ont cependant pas besoin d’une source d’inspiration personnifiée pour s’unir au service de la muse de la musique. Leurs poèmes sonores sans paroles sont empreints de poésie et démontrent surtout qu’il n’y a vraiment que le premier pas qui compte !
Nils Wogram Muse
Album disponible : Nwog Records / L'Autre Distribution
Nils Wogram : trombone, composition
Hayden Chisholm : saxophone alto
Gareth Lubbe : alto, chant diphonique
Kathrin Pechlof : harpe
Le tromboniste allemand, qui vient de remporter le prix du meilleur disque de l'année au "German Jazz Award" sort l'album "Muse" en France avec une instrumentation inédite dans l'histoire de la musique : trombone, harpe, saxophone, alto & chant diphonique !
Nils Wogram en tournée en France avec Michel Portal :
25 mai : Coutances, Jazz sous les Pommiers
26 mai : Saint Gaudens, Jazz en Comminges
26 juin : Oloron Sainte Marie
2 juillet : Chantilly, TSF Jazz Festival
15 juillet : Dissay
19 juillet : Nice Jazz FEstival
28 août : Nantes, les Rendez-Vous de l'Erdre
DIFFUSION 22 MAI 2022