6 Octobre 2021
FRANCE •
3ème opus de Mekanik Kantatik, « En la selva numérica » opère comme toujours une transition dans la rupture et se positionne évidemment comme un ovni musical, cette fois teinté d’une bonne couche d’électro-latino !
Nicolas Cante Avec un parcours musical atypique faisant le grand écart entre les cours de piano au conservatoire la semaine et les rave parties le week-end, le projet de Nicolas a toujours respiré. Adepte d’expérimentations musicales via ses claviers et machines, impossible de classer précisément l’ensemble au fil des années, perché quelque part entre pop, dance et jazz.
Une chose est pourtant claire en l’écoutant jouer en live : on danse sans trop d’effort. Homme de scène, Nicolas Cante est en effet un artiste amoureux des plateaux où son set tient de la performance ludique autant qu’artistique.
Désormais constituée « duo » par une rencontre caliente en Colombie, Violeta Ocampo complète délicieusement la formation. Originaire de Cali en Colombie c’est elle qui donne une seconde voix au projet et son influence latine est évidente de la première à la dernière piste. Elle apporte une touche gourmande et exotique sans lâcher l’ambiance « freaky » de Mekanik Kantatik... non sans rappeler un certain Die Antwoord ! Avec dérision, complicité et finesse (pas toujours), l’ensemble prend plaisir à questionner les genres et convention.
Tout premier album imaginé en duo, « En La Selva Numérica » vient modifier quelque peu la formule « Mekanik Kantatik». Quinze années après le premier album, le projet de Nicolas Cante continue en effet de se renouveler entre deux albums de musique expérimentale.
Toujours aussi habile pour faire parler son clavier, il se transforme en générateur de sons fortement marqués par la musique électronique, et chante au travers d’un monceau d’effets stylisés et déformants mais cette fois en assumant plus profondément l’influence de Violeta. C’est une véritable jungle tropicale où cohabitent une luxuriante électro sexy-latino et quelques plans de cumbias exotiques. Un cocktail suave et hypnotique taillé pour le dancefloor !
S’inspirant de sonorités psychédéliques de l‘Amazonie péruvienne, de cadences torrides des nuits de Cali, et de rythmes afro-latino de la rebelle Palenqué, ce dernier album nous dévoile le résultat de ces expérimentations tropicales. Nourri par les musiques latines (cumbia, salsa, boléro …), tout en gardant sa touche « Kantatik » et ses sonorités expérimentales. La musique a été composée entre Cali (ville de naissance de Violeta) Bogota, Cartagena et l’Amazonie colombienne.
C’est toujours avec une bonne dose de créativité, de liberté et même d’humour que s’écrit un album de Mekanik Kantatik. L’auditeur curieux aura l’occasion de déceler des thèmes nouveaux parfois matures et parfois simplement drôles ! « Palenque » évoque le sort des esclaves cachés dans cette ville africaine et rebelle en Colombie tandis que « J’arrête tout sauf l’amour » évoque le rapport difficile à l’addiction.
« La Gata de Colombia » pointe le rapport à l’image complètement délirant de notre époque... Un album très personnel, entre musique savante et résolument populaire.
SINGLE DISPONIBLE
SORTIE ALBUM 15 OCTOBRE