28 Janvier 2022
FRANCE •
Romain Lemire déboule dans le paysage de la chanson avec un album sans artifice, au plus près de lui-même. Les premiers mots donnent la tonalité de l’ensemble : Je suis mort, on aura tout vu. Un mélange de lucidité sereine et d'humour porté sur la délicatesse, une forme qui hisse la douceur en étendard et, toujours à portée de voix, le sourire comme un voile de pudeur.
Sur le fond, un refus permanent du cynisme tout autant que de la superficialité et un regard sur la vie toujours orienté du côté de la lumière, jusqu'à évoquer les Outrenoirs de Pierre Soulages dans Matins Légers. En cherchant la joie dans les enterrements (La mort n’est pas un échec, c’est la fin d’une réussite …), en trouvant une forme de mélancolie aux fanfares de rue, Romain Lemire fait ici acte de résistance mais tendrement, on pourrait même dire avec une forme de féminité qui s'entend jusque dans sa voix.
Les arrangements très soignés de Laurian Daire font la part belle aux sonorités acoustiques. Pas étonnant, donc, de croiser un piano à la Satie invitant à la rêverie plutôt qu’aux écrans dans Contemplatifs, une machine à écrire devenue boîte à rythme dans l’oulipien Ponctuation, ou encore dans La même chose, lumineux duo avec Sophie Le Cam, des accents nettement plus pop.
Comme pour un feu d’artifice, les cuivres et les percussions offrent un final éclatant avec cette invitation à Vivre en Fanfare, en duo avec François Morel dont Romain Lemire est devenu un complice à la scène. « Résilience » est aujourd'hui un mot très galvaudé mais s'il est un disque, en ce début d'année 2022, qui mérite de revendiquer ce terme, c'est sans doute Monument aux Vivants.
ROMAIN LEMIRE
MONUMENT AUX VIVANTS
Sortie le 📌 28 janvier 2022
📌 SORTIE CD à découvrir dans le calendrier du BLOG
DIFFUSION 3 DECEMBRE 2021