Quelle belle définition et quel joli nom pour une maison, que celui de "Maison de la poésie"! La porte s'ouvre instinctivement sur le rêve et mon imaginaire poétique aussitôt mis en mouvement en poussant celle de cette Maison donnant sur la Rue Figuière à Avignon.
Je m'étais enregistrée par téléphone moins d'une heure auparavant ce mardi 22 juin, rappelée quelques minutes avant par mon calendrier électronique. Était programmé ce soir le dernier rendez-vous mensuel avant le Festival, des "Mardis des Épicuriens" ; il aurait été regrettable de le manquer.
La poétesseClaire Vernissequi y participe depuis longtemps, m'avait incitée un ou deux mois auparavant, au cours d'un échange via un réseau social, à venir découvrir ce temps libre d'expression durant lequel on peut lire un ou des textes, de son cru ou de son auteur préféré, et écouter ceux des autres.
Accueillie par Kyryan à 18h30, je paie modestement trois euros pour deux heures prévues de rencontre, une boisson comprise, petites assiettes apéritives proposées en sus au prix modique de 2 euros. Puis j'attends confortablement assise, abreuvée et rassasiée, qu'une quinzaine de personnes de tout âge se soit également installée.
Les regardant prendre place, je m'étonne et suis heureuse de voir que la poésie attire, réunit et unit encore plusieurs générations confondues en un même désir : celui de partager son amour pour cet art littéraire qui ne me semble pourtant pas recueillir beaucoup d'enthousiasme en général, en dehors de cercles d'initiés limités à quelques néophytes.
Un noyau d’entre eux se connaît bien, d’autres, comme moi, viennent pour la première fois. Posée dans l'un des fauteuils de cette Maison de la Poésie, j'écoute et me plais à suivre les échanges comme cela pouvait se faire, je l'imagine, dans un salon littéraire des temps anciens.
Tout le monde fait ainsi salon, assis autour d’une grande table ou calés confortablement dans fauteuils et canapés, par petits groupes propices aux échanges. Sous la houlette d'Alain Igonet qui lance le premier poème, tour à tour chacun/chacune prend la relève selon l’envie, vivant et partageant le passage d’un roman ou d’une nouvelle, un poème, une chanson, une lettre ... qu’ils ont écrit ou sélectionné.
Toutes les façons possibles de s'exprimer sont acceptées, à partir du moment où le texte répond à un critère artistique : slam, chanson, lecture théâtralisée, ... Le lecteur choisit ce qui lui correspond.
C’est touchant, émouvant, beau à la fois. L'un écoute l'autre avec attention, voire recueillement, parfois même admiration tant la lecture peut être amenée à relever de la performance... laissant se déceler alors la fierté sur les visages des lecteurs et lectrices/auteurs et autrices concernés.
Ainsi passeront les 2 heures entrecoupées d'une pause, temps de relâche qui rapproche et permet l’échange entre les différents intervenants. On intervient durant ces instants sur la prouesse verbale, l'auteur, l'ouvrage d'où le texte est tiré ...
Il me fut impossible malheureusement de retenir ou même relever, au fil de ces lectures et interprétations qui furent portées à nos oreilles attentives par ces amoureux du Verbe, l'ensemble des textes et auteurs qui en furent l'objet.
Parmi l'ensemble, j'ai toutefois pu retenir les suivants que je vous invite à découvrir par vous-mêmes, "le Net" étant prolifique en la matière :
Françoise Mingot Torant, éditrice et fondatrice des éditions Wallâda, poétesse, auteure-compositrice-interprète sous le pseudonyme de fanFan. Quelques poèmes et chansons récités et interprétés avec beaucoup de douceur et de charme dont "Violons, violoncelles" et "La St Jean" que je n'ai pas retrouvé et que je remplace par le suivant :
Wianney Qolltan, Poète, dramaturge et acteur formé aux cours Florent, nous propose un texte "extra ordinaire" en une prouesse de poésie organique, un grand moment théâtral (voir aussi Ad Libitum). Il m'est impossible de retrouver un extrait du texte proposé, incroyablement exprimé en poésie organique, travaillé comme un matériau vivant, mais en voici un autre qui donne une idée du genre (à entendre pour apprécier à sa juste valeur) :
C. CO mme ça
" ….. CO mment ça a CO mmencé ?
….. CO mment ça, ça a CO mmencé ?
un CO i ?
un COCO vide ?
un COCON 19 ? En 2020 ? (dé C allage h O raire ?)
un CONFI FINEMENT (non)dit simulé ? (tû à tue tête ?)
"Les Mardis des Épicuriens" devraient reprendre à la rentrée 2021. Entretemps dans le cadre du Festival Off d'Avignon, La Maison de laPoésie proposera rencontres et spectacles du 7 au 31 juillet 2021.
Claire Vernissedans "Les Goûters littéraires" (poésie, théâtre, littérature), du 7 au 18 juillet à 16h.
L'Albatros dans "Vivre à l'envers", du 7 au 31 juillet à 20h40, à ne pas manquer si vous aimez le slam. Par ailleurs au Théâtre de L'Isle 80, le mardi 20 juillet à 14h, si vous êtes curieux et aimez le hors-normes, notez impérativement (et surtout réservez !) pour :
> Balades en livres, côté cours, côté jardins (en entrée libre), programmation de lectures vivantes, en voix et en images avec les auteurs et illustrateurs nomades invités, des lectures spectacles en rencontres, croisements et couleurs, et en particulier :
> Lecture théâtre : Alinea 2 avec Alain Gras et Jean Michel Guieu, avec la collaboration de Wianney Qolltan, pour découvrir l'extraordinaire univers poétique de ce dernier.
INFORMATION : Propriété intellectuelle. Pour utiliser les textes il est impératif de mentionner l'adresse du blog selectionsorties.netou de nous en faire la demande par mail selectionsorties@gmail.com .