Baro Drom de Luis de la Carrasca

L'artiste et sa compagnie se produisent dans le cadre du Festival Off d'Avignon, sur la scène du Théâtre du Chêne Noir, du 7 au 29 juillet 2023, tous les jours à 20h00 (relâche les lundis).

 

Depuis quelques années, je ne manque pas les spectacles que créent et produisent Luis de la Carrasca et sa Compagnie, que je suis à la fois pour la partie musique du blog Sélectionsorties et le Festival Off d'Avignon. J'ai ainsi vu en 2021 Gharnata, en 2022 Carmen Flamenco et cette année, ce dernier, Baro Drom.

 

Trois années de découvertes, c’est peu sur les 32 de présence de l'artiste dans le Off!

 

Pour cette création Luis de la Carrasca fait vibrer plus encore à mes oreilles les cordes sensibles des 2 guitares qui l’accompagnent au chant et de la contrebasse qui vient cette année apporter une touche jazzy aux musiques composées par l’interprète, à la fois auteur-compositeur, créateur artistique et chanteur.

 

L’Andalousie et 'plus loin encore', reviennent nous enchanter aux portes de la cité avignonnaise. Dans ce voyage ci, du delà des mers, l’influence africaine qui se perçoit dans les musiques et les chants andalous se révèlent toujours mais de façon plus légère peut-être, plus subtilement que je ne l'avais ressenti dans ses spectacles précédents. Je perçois dans Baro Drom une grande sensibilité, beaucoup de finesse, de douceur, en plus de la sérénité et de la tolérance qui ont toujours été présentes.

 

Allant chercher toujours plus loin (Allà, siempre màs allà !) dans le temps et dans le monde, ce qui habite encore et semblera habiter toujours le peuple andalou, Luis de la Carrasca transmet une musique et des chants en perpétuelle évolution depuis le 7è siècle jusqu’à nos jours. … des mots également, ceux qu’il glisse entre chaque morceau interprété afin de nous en transmettre le sens profond. C’est beau et touchant.

 

Il y a toujours de la profondeur et de l’intensité dans ce que l’on entend et ressent chez Luis de la Carrasca, ses musiciens et danseurs. Même le rythme des percussions, les mouvements de danse et le claquement des talons de la danseuse magnifique qui l’accompagne, malgré l’énergie et le rythme produits, n’empêchent pas ce ressenti. Au contraire, ils le portent jusqu’au public pour mieux le lui transmettre.

 

Je ne compare pas ce concert récital avec le Carmen Flamenco de 2022 ni avec Gharnata en 2021. Je me souviens très bien de cette impression de fusion entre le public et les musiciens/danseurs, de cette aura que ces derniers dégageaient. C’est simplement différent aujourd'hui, plus subtil, plus aérien.

 

Aujourd’hui, sur cette même scène du Chêne Noir sur laquelle ils sont maintenant 'chez-eux', les excellents musiciens, la danseuse exceptionnelle, la voix de Luis en accord parfait avec les sept tonalités des 2 guitares flamencas, la contrebasse, les percussions et le piano : tout nous emporte et nous ravit, dans la continuité d'une belle évolution.