Un seul en scène pour ce spectacle, deux univers opposés qui a priori ne sont pas faits pour se rencontrer : le monde du travail et celui du théâtre.
Et pourtant ...
Trois quart d'heure à peine ce n'est rien ou si peu pour nous dans les quelques jours que nous dédions au théâtre, mais pour elle c'est beaucoup. Trois quart d'heure pour délaisser le temps de quelques inspirations profondes et en pensées seulement, les choix de pièces et spectacles faits par pur plaisir.
L'immersion restera, vous serez seulement entre deux eaux durant ce court instant que vous partagerez entre l'univers que vous aurez délaissé pour des congés sans doute bien mérités et celui que vous êtes venus embrasser par passion.
Le cadre tout d'abord vous le dit : en terrasse ombragée Al Andalus. rejoindre le monde du travail dans ce qu'il est de plus ardu, révoltant et injuste parfois, est loin d'être une corvée !
Vous y trouverez outre un accueil des plus conviviaux, une comédienne charmante et adorable, à la sensibilité à fleur de peau, qui vous transmettra l'expérience qui l'a amenée à être ici devant vous sur ces planches.
Vous entendrez des mots qui ne vous surprendront sans doute pas, ne seront pas des révélations. Vous vous direz en même temps : Waouh! Quelle énergie il a dû lui falloir pour en arriver là ! Pour se retrouver ainsi face à un public, dans la touchante démonstration des actes accomplis en dépit de tous les découragements, essayant de se convaincre à chaque échec que le rebondissement allait être pour maintenant :
"Essaie, essaie encore, c'est Tout pour moi!"
Apprendre à gérer les émotions pour passer outre les outrages et en tirer les leçons, diriger en pleine conscience ses pas dans la direction qui sera enfin la bonne, celle qui apportera la reconnaissance des autres quant aux efforts fournis et la satisfaction personnelle, sont autant de voix qu'elle a dû prendre pour continuer d'avancer.
Mais quand le "Bon courage!" se transforme en "Courage!", l'ascenseur émotionnel ne part pas vers le haut. Alors il faut gérer, montrer sa capacité de résilience. Et c'est loin d'être facile.
Et de citer :
“La vie est naturellement une vallée de larmes. Elle est aussi une vallée de roses.” (Jean d’Ormesson) dans son message aux entrepreneurs, avec une profonde pensée pour ceux et celles qui nont pas résisté.
Pour finir sur cette note d'espoir :
"C'est une chose étrange à la fin que le monde
Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
Ces moments de bonheur ces midis d'incendie
La nuit immense et noire aux déchirures blondes
Rien n'est si précieux peut-être qu'on le croit
D'autres viennent ils ont le cœur que j'ai moi-même
Ils savent toucher l'herbe et dire je vous aime
Et rêver dans le soir où s'éteignent les voix
Il y aura toujours un couple frémissant
Pour qui ce matin-là sera l'aube première
Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
Rien ne passe après tout si ce n'est le passant
C'est une chose au fond que je ne puis comprendre
Cette peur de mourir que les gens ont chez eux
Comme si ce n'était pas assez merveilleux
Que le ciel un moment nous ait paru si tendre...
Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle "
Louis Aragon, 'C'est une chose étrange'
Jane Damien croyait que sa vie, c'était ce rêve d'entreprise ;
et si en fait, c'était d'être artiste ?
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