La Vie interdite

'La Vie interdite' : une pièce construite telle une sphère qui tourne sur elle-même, une caravane en fait, univers petit et étroit dans lequel on vit et meurt en toute intimité.  Et après direz-vous ?

L'après laisse place à l'imaginaire, à la supposition. Ce soir, il prend la forme ou plutôt l'apparence, de ce que l'on partage sur cette scène de L'Oriflamme : la mort qui côtoie la vie dans un très proche au-delà, l'idée que l'on peut se faire du grand passage ...

On pourrait supposer qu'il rêve, cet homme dans l'adultère, mais non. Il était là, bien vivant, il n'y est plus, "très mort!". Enfin pas vraiment ! ...

De l'état de vivant à celui de décédé, il nous est rappelé ici qu'il y a si peu! Un fil ténu susceptible de se rompre à tout moment, sans prévenir, comme un anévrisme. Seulement après la mort, on peut aussi supposer qu'il y a autre chose ... Drôles de sensations, mais quelle mise en scène !

 

Je vous laisse imaginer ici les réactions du mort et des vivants... toutes ces situations qui nous traversent l'esprit parfois mais ne font que passer, que l'on chasse vite parce qu'après tout on a le temps, que ce n'est pas le moment, pas encore, pas maintenant. Oui, mais si ? ...

 

Cette pièce est construite comme un bloc : jeu du comédien seul en scène dans une gestuelle chorégraphiée à merveille, décor acrobatique, fond sonore et  bruitages exceptionnels, lumières ... tout est étudié d'une manière particulièrement dense et ajustée, telle une architecture.

Je pense instantanément à 'L'Homme de Vitruve', œuvre universelle de Léonard de Vinci *.

L'ensemble est pris dans cette boule déjà exprimée, qui se met à tourner de plus en plus vite, jusqu'à une vitesse folle, nous emporte, souffle coupé, en un mélange textuel de sarcasme et d' ironie que j'adore : ce 3ème degré seul à même de me faire rire, ici pendant plus d'une heure (!) jusqu'à l'arrêt quasi complet, souffle coupé, me laissant épuisée. Je remets pieds sur terre difficilement, au moment où vie, mort, au-delà et réel se rencontrent.

L'émotion ? Je n'ai pas pu la trouver même sur ce dernier temps, une scène touchante pourtant, tant dans l'essoufflement, le rythme soutenu jusqu'alors s'était ancré, restait accroché à mon esprit et mes pensées. Elle viendra peut-être plus tard, naturellement, en prenant du recul, réfléchissant à ce que cette histoire aura pu réveiller en moi, peut-être même révélée, qui sait ? Sur un tel sujet, il y a tant à réfléchir et à percevoir, au calme, sereinement !

  Cath - L' Art de CATH
Contact : lartdecath@gmail.com

 

Chargée de presse Dominique Lhotte

 

D'après le roman de Didier Can Cauwelaert *

Adaptation et jeu par Christian Mulot *

 

Mise en scène de Séverine Vincent

Scénographie Jean-Michel Adam

Construction décor Thomas Lagriff

Lumière Thomas Quenneville

Création du son Félicien Adam

Costume Fabienne Wizun

Régie Thibaud Marchesseau

 

* Le livre : 'La Vie interdite' (1997)

Grand prix des lecteurs du Livre de Poche
Albin Michel et Le Livre de Poche.
« Je suis mort à sept heures du matin. Il est huit heures vingt-huit sur l’écran du radio-réveil, et personne ne s’en est encore rendu compte. »
'Ainsi commence l’aventure de Jacques Lormeau, 34 ans, quincaillier à Aix-les-Bains. ...'
https://www.didiervancauwelaert.fr/

 

* L'auteur : Didier van Cauwelaert

'Romancier, auteur dramatique, scénariste, librettiste, Didier van Cauwelaert cumule depuis ses débuts prix littéraires et succès publics. Souvent qualifié « d’écrivain de la reconstruction », il est l’un des rares romanciers à avoir été adapté au cinéma à Hollywood. Traduit dans une trentaine de langues, il a publié plus de quarante livres ...'

Vingt-cinq ans après l’immense succès de La vie interdite, Didier van Cauwelaert 'ressuscite' Jacques Lormeau dans un ouvrage publié récemment chez le même éditeur : 'La vie absolue'. Si le premier vous a donné des ailes, laissez-vous tenter ...

 

L’Homme de Vitruve (ou homme vitruvien) est le nom communément donné au dessin à la plume, encre et lavis sur papier, réalisé par Léonard de Vinci aux alentours de 1487. L’Homme de Vitruve est le symbole de l’humanisme, l’Homme y étant considéré comme le centre de l’univers. ...'